Tes mots sont faits

De gourmandise ta langue

Qu’a bien les coudées franches en matière

D’hectolitres orgiaques

Chamarrés

Goulûment

Dans le mouvement sans gêne d’un châle dont on se pare

Au détour d’un pavement

T’as la gorge qui poltronne c’est

Le goût de l’encéphale

Bien mûri dans tes cordes

Orales nasales buccales on dit

Vocales

Joue Dent Lèvre Mâchoire

Un même sursaut d’enfance qui s’est musclé d’années

Et qui ne sait plus tout à fait bien c’est cela oui très bien

S’retenir

D’épeler l’orage aigu qu’est ta roule existence

Barre sec droit au vent à califourchon sur ton poing

D’exclamation

Ton esprit n’a qu’un muscle

Il est rouge et se pend hors ta bouche qui ne sait pas l’tenir tenir tenir

Ton esprit n’a qu’un muscle

Agi comme un fanion de guerre

Nul apaisé il faut l’entendre ainsi

Ton esprit n’a qu’un muscle

Qui taillade le tout-venant

Ouvre sa chair aux chemins du beau monde

Et se mutile en se comptant d’ivresse

Ton esprit n’a qu’un muscle

Qui serre ma gueule comme un tissu épais

Et m’ordonne de rompre

Ton esprit n’est qu’un muscle

C’est la forme le bout l’envie l’humeur l’olive le souple la goutte bien d’autres encore

Et le son de ta langue