Et s’il faut à nouveau que je tombe
De quelques yeux les tiens
D’une impasse à mon verbe
De
S’il faut que je ramasse à mes pieds mon corps horizontal
Qu’en sera-t-il de mes restes
Encore chauds de mes restes
Médusés
Pourrons-nous poser l’ancre
S’il faut redire les vœux appuyer dans le creux
D’entrecôte
Là d’où sort la note plus aiguë
Le babillement simple d’un pouvoir qui se perd
Comment
Répondras-tu
Je ne suis pas du règne de l’espoir mais j’appuie fort les mots
Qui peuvent évoquer l’aube au grand prodige
La fenêtre sur le clos de soi en nous
Je partage
Ton sourire
Je me rappelle qu’il résout les pages effarées
Les fleuves ainsi que la présence
Penses-tu aussi que mon corps soit au monde
Qu’il en dit quelque rien
Quelque
Comme la venue des vagues
Je ne désemplis pas de voir que tu t’approches
Que c’est moi
Vers toi
Qui ignore qu’il ne peut
Mais ce n’est pas grand-chose
Simplement le savoir que tu aurais
Par mes bras
Des raisons de t’aimer
Et sans doute autre part qu’aujourd’hui
Nous éprouverons l’absence de joie
L’ample abandon des communautés inscrites
Mais je veux croire que si je trahissais
Le silence
En appelant ta grâce
Nous pourrions boire un temps l’eau fraîche qui délie
La vie d’avec le mal
Et s’en faire un refuge où soufflerait tant de rose et d’attente
De regards offerts pour s’éprouver
Je veux croire qu’il n’y aurait pas le vide à même la peau mais autrement
Les dernières professions
Où vas-tu que je sache
Préfères-tu taire
Le non à même le doute
Je ne t’en veux pas de ne pas lire le braille et
De me laisser là
Car c’est parfait
Le monde où j’ai désir et tu te moques
Libre ainsi de mon sens
Tu
Te tiens dans l’écart où j’inspire
Et vraiment se peuvent compter les jours qui me lèvent la tête
J’ai fumée lourde pour annoncer l’âge neuf
J’ai remontée de moi
En nous
Et virage à contrebord du ciel
Cela s’annonce plus tendre que la gueule au béton
Mais s’il faut de nouveau que je m’épuise à chérir une mèche
Cette idiotie de profondeur
Alors j’en ferai la ronde et la pesée
Je coucherai
Je passerai sur les routes
J’arrimerai tout ce qu’il y aura de chair pour éviter l’errance
Et au plus haut de ta montée
Je tendrai le drap blanc où se peignent les vies tu pourras faire ton corps une large étincelle
Cueillie comme on avance en soi
Le voudras-tu
Que je t’aime
Et si j’annonce mon souci le voudras-tu
Porter
Émeraude à ton cou
Effleurant
Tes seins cette belle opale où se meuvent les mains
Je ne suis pas maigre pour les nuits
J’ai trouvé des planches au grenier dont je fis des échardes
Elles me tinrent lieu de peine
Comment
S’il faut que je m’esquinte en pensées et que rien ne résonne
Qui
Avec effort tendu prendra le temps
De même qu’on s’abreuve auprès d’un four éteint
Le temps de me dire où aller
Enserré vivant sous ton souffle je sortirai de là
L’étoile dans la main
Et je proposerai qu’on affleure à pleine aube
Car il ne faut pas oublier
Pas oublier
Quels sont les caractères qui assurent le présent
Les dévers et les routes allongés tels des pleurs je veux
Anéantir le jeu
De paumes où manque tant ton rire je veux
Plus de temps pour te dire
Et nous sommes les miettes d’un pain toujours trop dur
Parole d’être-là
Qu’ouvrir qui ne soit déjà
Qui ne porte ailleurs le son de ton grand cri
Je suis apeuré de t’aimer
Car s’il faut à nouveau
S’il faut je ne me connais pas
Impardonnable de tendresse j’ai des bras pour mille ans
Je conçois par le feu des anneaux sans union mais
Qui peuvent enlacer nos deux vides
Suffirait le désir