« Une certaine manière de faire se rejoindre ce qu’on a tendance à disjoindre spontanément » il poursuit ne s’interrompt pas en retirant ses lunettes d’une main des deux mains ses lunettes qu’il essuie avec un chiffon doux apparu de la poche de son veston « a un geste philosophique très simple » au deuxième rang la tête bien droite le buste fier un jeune homme s’assoupit s’est déjà c’est déjà trop tard pour lui « ne se préoccupe pas ici du détour » il fait encore nuit les plafonniers sont allumés projettent une lumière aveuglante « D’emblée cette simplicité avec laquelle » reniflement de fin d’hiver « prend à bras le corps » reniflement répété ici et là ailleurs « que lui-même relie à » il porte une petite paire de lunettes rondes dont les branches deux brindilles faméliques feignent un aspect métallique cela lui donne un air intelligent sérieux résolument habité par un sens aigu des responsabilités « et à » il arbore encore un pantalon gris une chemise blanche un veston gris une veste grise une cravate grise son complet est entremaillé de carreaux bleu marine dont les lignes sont suffisamment fines pour demeurer indécelables à distance ainsi le tout paraît gris mais pas que « qu’on peut essayer de décomposer maintenant » c’est un homme honnête semble-t-il tout concourt à cela « FAIT DE LANGUE » sa voix porte il sait la faire porter « Ce fameux “déjà-…” » ses lèvres trop minces sont comme avalées par sa propre bouche ce qui lui donne l’air étrange d’une créature au visage aphone « C’est renvoyer aussi à un » mais il sait se mettre en disposition de se faire entendre il connaît la méthode « c’est-à-dire de la foi jurée et » audible c’est un orateur accompli « Nous passons d’un fait de culture à un état du monde » le tableau noir devant lequel il se tient se couvre peu à peu de noms aux consonnes germaniques ou anglo-saxonnes des noms que nous devons devrions connaître que nous pensons que nous aurions connus si nous avions été les hommes d’un autre temps un temps moins mauvais puéril et fini pour toujours que celui-là le nôtre « tel qu’il court dans toutes nos bouches » parfois il prend des pauses dans sa démonstration pour s’offrir une gorgée ou simplement respirer regarder l’assistance vérifier quelque chose quelque chose comme notre appétence pour l’intelligence la complexité d’une intelligence en mouvement vers « On n’y comprend rien pour le moment hein » tout cela est parfaitement délicatement rythmé « Que l’on revienne ou que l’on arrive d’une certaine manière » ce rythme est pesé rationalisé de longue date c’est-à-dire approché puis senti expérimenté et reproduit comme tel comme on sait d’expérience que tel qu’ainsi ça marche « La question en gras » reniflements aux cinquième et douzième rangs « de cette séquence l’autre fois » les clapotis des claviers d’ordinateurs sont éparses inégaux selon les rangées nettement plus affirmés en première ligne également démonstratifs à l’arrière manifestant leur présence beaucoup plus timides dans le ventre mou qui n’a rien à prouver « Hou ! On souffle » ce qui prend place alors pourrait s’appeler S—I—L—E—N—C—E « Je promets la vérité » on devine quelques sourires chez les plus attentifs sourires de compréhension d’approbation de la variation de ton qui ne lèvent pas pour autant le regard de leur écran ils sont concentrés « allongée, décomposée » il est debout derrière ce bureau qui lui sert de comptoir étal de boucher « Qu’est-ce que nous avons saisi de ce qui se disait d’abord » il ne se déplace précisément jamais « mais bien une sorte de tour du monde dans la » ses yeux ne se détournent pas de l’assistance ils ne le feraient pour rien au monde « Ou plus exactement » tout est écrit sur ces feuillets disposés soigneusement sur le bureau en deux piles parallèles l’une recto l’autre verso il ne s’y reporte là non plus jamais tout est dans la tête inscrit ou en train de s’inscrire « Qu’est-ce que le lecteur est censé avoir compris à la fin ? » lorsqu’il sent qu’il est arrivé en bas d’une page il la retourne simplement sans dévier son regard de l’assistance « appelée par la lettre du texte » il n’improvise que les rondeurs les modulations les sourires et vulgarités complices mais le corps de son discours est ce texte soigneusement écrit à l’avance qu’il tient détient presque en lui « que de traverser toute la » sa mémoire effraie presque tout autant que sa bouche « D’accord ? » au cas où un jour peut-être par mégarde sans doute si sa mémoire venait à flancher le filet de mots serait toujours là pour le rattraper on imagine difficilement voir cela arriver « Comment on entre dans » une jeune fille longs cheveux noirs tombants dans son dos qu’elle rabat régulièrement d’un côté ou de l’autre lorsqu’elle s’incline pour écrire « c’est-à-dire comment on fabrique » elle se penche un peu vers l’interstice qui la sépare de sa voisine « Nous partons de » tout en se baissant ainsi elle replace une mèche de ses longs lourds cheveux noirs derrière son oreille vain effort qui n’est pas exempt d’une certaine tendresse concevable « pas simplement d’une » elle fouille dans son sac sans faire de bruit on ne peut entendre ce qui se passe que par les yeux « Ici » elle se relève quelque chose à la main « La phrase qui fait charnière » elle va se moucher nous allons l’écouter il la voit il va s’interrompre qu’aucune miette de discours ne soit gâchée perdue dans ce brouhaha qu’elle va produire il va lui faire comprendre nous faire comprendre que derrière son rhume se cache une culpabilité qu’elle ignore et dont la gêne brièvement mise en lumière ici est censée lui rappeler le poids il va reprendre en la fixant du coin de l’œil avec douceur et c’est pire encore elle regarde alentour comme pour dire qu’elle n’a pas le choix que cela ne dépend pas d’elle mais si cela dépend d’elle sinon nous ne serions pas là à la fixer mais nous nous concentrerions sur les divagations de monsieur qu’elle arrête immédiatement de se faire voir son embarras est un poids pour tout le monde « Mais pour arriver à quoi exactement ? » alors qu’il reprend tranquillement la parole qu’il la reprend c’est son droit parole qu’il n’a jamais laissée mais seulement tout au plus reposée nous restons emportés le temps de quelques phrases à penser cette interruption maudire l’incapacité qu’a l’homme de trouver une réponse correcte à ces obstacles de l’existence une jeune fille qui se mouche peut-on jamais en sortir par le haut « Ne parlons pas ici de » le jour peu à peu par la voix du soleil se lèvera s’immiscera dans la pièce et nous autres suivrons le chemin inverse celui que le discours provoque « seulement de » il appuie il s’appuie sur certains mots répétitions qui architecturent son propos en sont la ponctuation conceptuelle « énigmatique bien entendu » cette gravité qui sourit pour se faire moins pénible ce contentement mêlé de la conscience qu’on pourrait tout aussi bien ne pas « Je dis catholique » ce qu’il nous propose dévoile se constitue comme l’événement auquel sa vie de chercheur se tient depuis des mois des années même j’ai peur l’événement qu’il pose dépose devant nous il justifie son jeu « C’est une certaine manière de désigner » elle a pris la tangente depuis de longues minutes sur son écran elle est ce qu’on dit connectée elle ne cesse de descendre sans discontinuer ou presque s’arrêtant parfois un instant pour vérifier qu’elle n’en a rien à faire descend et continue de le faire elle pourrait le faire pendant huit ans huit siècles il y aurait toujours un petit un peu plus loin à aller voir pour vérifier que rien n’a été manqué s’assurer qu’on n’est pas passé à côté lui sait qu’elle et d’autres font cela de sa parole ne leur en veut qu’à moitié il sait croit savoir que l’époque est ainsi « ce qu’on pourrait appeler le phénomène — » il fait mine de ne pas voir il pense peut-être qu’il aurait fait pareil qu’on ne peut pas plaire à tout le monde et quand bien même c’est une chose abrupte que la pensée « est quelque chose de beaucoup plus étrange » je me demande parfois s’il est entièrement nu lorsqu’il n’a pas de vêtement « En définitive » sous son complet gris autre chose de l’antimatière sans doute des parpaings de gêne et de retenue semblent comme l’empêcher d’accéder à son propre corps « C’est le rapport entre — et — » cette idée est absurde il est sûr qu’il en jouit comme tout autre et même peut-être plus mieux davantage encore « Ne peut donc pas aller à l’infini » mon regard se pose à nouveau sur ses presque lèvres mes questionnements s’évanouissent aussitôt « Ce sont là » il se balance régulièrement d’avant en arrière et d’arrière en avant toujours sans faire un pas allant chercher son souffle sa détermination au lointain pour la projeter au très prochain devant nous « sous la plume de » immobile ne tenant pas en place « désigne une ignorance » affamé d’un contact à établir une question à recevoir échanger interaction même la plus brève intervention absconse s’il le faut mais qui donnerait au moins au discours les allures d’un dialogue « D’où » le temps est plus long à l’ombre des plafonniers que partout sur la Terre c’est la morale très sérieuse de cette maigre légende « Tout simplement si on peut dire » un parfait inconnu est assis à côté d’une parfaite inconnue ils demeurent tels qu’ils sont « et ce qu’il a voulu dire dans son histoire » au milieu de sa phrase et sans l’interrompre encore et toujours il se dirige vers la porte tourne la poignée l’entrouvre pour aérer cette pièce il fait une température de fin d’hiver à l’extérieur de cœur d’été à l’intérieur « permettait d’inférer que » le courant d’air soudain nous laisse croire qu’il a fait disparaître évacué tous les miasmes qui pullulent environnement bactérien riche et vivace « D’accord, mais » la porte se referme lentement il la rouvre tente de trouver le point d’équilibre la maintenir immobile qu’elle se tienne par elle-même entre l’ouverture et « que celui de la » éternuement sans détour « À la fois catégorique et dubitatif » il hésite à rester ainsi la main sur la poignée glacée pour les deux prochains millénaires il atteint finalement l’abscisse de stabilité perpétuelle et retourne à son pupitre imaginaire « et de sa diffusion » certains n’ont pas de table pour écrire il n’y a pas assez de place pour tout le monde pas assez plus assez d’argent pour que tout le monde ait une place on s’adapte on s’assoit par terre on ne vient pas « Je cite : » enroulée dans un épais châle elle est imperceptible pourrait arriver avec sa couverture son oreiller on ne s’étonnerait pas davantage « et de culture mais en essayant d’aller au » et lui cet autre en manches courtes c’est insupportable intolérable qu’il n’ait pas froid qu’elle n’ait pas chaud « Alors on la lit » un jeune homme est assis devant lui son ordinateur éteint fermé l’écran rabattu que signifie ce geste ce non geste provocation indifférence tenace et criarde il subsiste attentif à la parole donnée tout effort concentré dans son système cérébral central se contente de ce muscle-là « On n’a pas avancé, on tourne en rond » l’homme en complet gris se pose la question non de la validité de son intention il sait pense que chercher est un but mais voit bien que parfois souvent trop même ces derniers temps sa tête se cogne contre les murs les virages sont toujours les mêmes il a passé cent fois la ligne la même ligne relancé la machine il est reparti des mêmes questions a retenté les mêmes possibles s’est enferré sur le cercle infini « Et de fait ici ça n’avance pas » et pourtant il n’est pas fatigué l’est peut-être sans doute mais cela ne le ploie pas à terre il tient encore debout devant nous « Et négativement » c’est cela cet effort répété qui m’effare me captive m’offusque me froisse destitue en moi la possibilité de le comprendre « Nous-mêmes qui avons remarqué » il continue au moins jusqu’à la semaine prochaine le mois prochain voir si tout cela ne s’éclaircit pas ce serait trop bête abandonner maintenant il sent qu’il sent quelque chose qui ressemble à un embrasement de sa pensée une ouverture nouvelle qui justifierait tout le reste réconcilierait croyance et c’est-à-dire confiance et frustration « un petit peu différents mais qui vraiment renvoient » la porte claque « Il y a peut-être plus que — Peut-être mais il y a quoi alors ? Bah on ne sait pas. » un doigt se lève timide inespéré « et remontez plutôt vers » il s’en saisit au vol lui donne parole elle pose une question très longue développée très bien argumentée un commentaire plus qu’une question revient sur certains mots répète certaines phrases expressions une ou deux qui matérialisent imparfaitement le noyau de sa pensée à lui il ne s’en offense pas elle cherche le terme juste tâtonne elle aussi mais voit bien nous voyons bien qu’elle vise droit touche non mais frôle au moins ce lieu de la langue qui déclenche sa salve d’endorphine quand on l’approche même de très loin d’un balbutiement « Très juste » il ressent le besoin d’insister « Vous l’avez très bien dit » au dedans d’elle de lui ça sourit « Ça veut dire nous n’ » il s’accroche empoigne se dresse sur ce qu’elle vient d’offrir c’est la confirmation de la validité de sa démarche il a bien dit puisqu’elle a bien compris il tente comme de nous mettre en confiance faire sentir que nous avons droit nous pouvons nous permettre si l’on a quelque chose le partager avec le groupe la multitude qu’il ne nous jugera pas bien au contraire nous sommes là pour cela dit-il avec les yeux derrière les verres il est à l’écoute ouvert je crois c’est ce qu’il essaye d’instaurer « On est trop dedans effectivement » on s’imagine qu’on lui pose une question mais on ne fait qu’imaginer on ne sait pas quelle question ce pourrait être il continue son discours et dans ses silences parfois apparaissent des points d’interrogation il croit voir des visages qui non il a du se méprendre mais si vous vouliez dire quelque chose ah non très bien j’en étais à « pas la langue qui nous permettrait de prendre la distance » on reste muets pudeur certes pas l’envie de le cœur à perturber la ritournelle être gauche si l’on n’a mieux à dire que dire sinon se taire « Aujourd’hui tant de choses » promis si l’on trouve on se fera comprendre « puisque la » si l’on trouve le point convenablement astucieux intelligent même pour être exposé sortir du rang subir le regard les regards les cerveaux qu’ils cachent et qui machinent à chaque prise de risque audace qui est toute naïveté « d’une domination avec ses effets retours nécessaires » certains sont las n’en veulent plus de tout cela le complet gris et les mots sans adresse d’autres marchent encore pourquoi comment que trouvent-ils quelle question ne se sont-ils posée qui les aurait détournés un simple doute un jour sans retour au certain « Par la violence à une violence » ils iront jusqu’au bout du moins un peu plus loin s’étonneront qu’on puisse ne pas pouvoir le faire alors que « Et si » nous non plus chacun de nous ne nous l’expliquons pas mystère quel mot quel jour quelle maladresse ennui simple gaffe nous fit nous dire qu’autre chose fût possible là juste derrière souhaitable peut-être ce présent là n’était qu’arbitraire comme tout autre substituable à peu de frais qu’il suffisait de dire j’arrête et tout pouvait prendre fin recommencer et finir à nouveau « Nous disons une grosse connerie » arrêter de croire fut chose si simple bénigne indolore tout à coup plus rien n’est vrai qui était vérité c’est perdu cette accroche du cœur attachement prélogique dont on disait se disait qu’il ne pouvait ne pas être sinon sinon tout est vain il s’est rompu des liens différents se tissent débutent à peine aux saveurs plus poivrées senteurs burlesques ou bien tapies dans l’ombre nous ignorons tout de ce qu’elles ont à dire mais elles nous ont déjà volés à ce lieu nous nous y sommes trop attardés « Nous ne sommes pas sérieux » connu-t-il mêmes départs c’est certain quel chez lui laissa-t-il « jusqu’où pénètre-t-elle ? » ruminements camion de livraison dans la rue attenante claquement de portière assumé résonnement bleu et froid « Qu’on avait déjà vue » Soleil n’est pas loin « ne peut pas ne pas » quel abandon mena cet être en cette place nôtre « On n’a absolument pas avancé » ne peux pas expliquer m’expliquer ces choses-là la tenue si longue d’une note alors que tout concourt à dévier l’effort énigmes impondérables de l’existence des vertébrés poilus « Et on n’arrivera sans doute pas à faire le tour de la difficulté tellement ici c’est dur » nous voit-il lorsqu’il nous regarde juste cela que je demande quelle peur logée par là-bas ces deux grandes fosses orbitales elles disent l’envie le besoin du pluriel première personne cela je n’ai pas besoin de l’expliquer « constitue » le papier peint se décolle depuis seulement je crois qu’il a ouvert la bouche ou peut-être cela fait-il dix ans déjà et dans ce cas rien à voir c’est maigre coïncidence qu’il vaudrait mieux ne surtout pas sur-interpréter et faire signe ou symptôme grossière métaphore « que je dois faire à toute question » son visage déformé cette bouffonnerie mélancolique nous avons les mêmes à la maison n’est pas malheureux nous non plus « Je veux dire » son corps une belle outre de bière sa tête en est la mousse « que j’allais vous répondre une connerie » possible dans ce cas buvons-le « En sens inverse, ça veut dire » je ne sais pas ce que cela veut dire « Si toujours je répondais absolument n’importe quoi » le tableau noir n’est pas surmonté d’un crucifix-protection mais quelque chose sans doute le surmonte et nous garde cette chose est tue par des gens qui ne la cachent pas ne l’ont pas oubliée car ne l’ont jamais sue personne ne veut savoir dire son nom le porter s’en contenter et continuer avec c’est ce grand inconnu ce grand blanc qui surmonte le tableau noir crayonné vert et bleu cet écran vide et plein de ce vide qui effraie jette sur la chevelure de monsieur complet gris l’auréole dégarnie d’un désert nudité crasse blanc cassé qui craquelle d’ignorer ce qui surmonte toujours et justifie pardonne « qui ne renvoie pas à une capacité mais à un » faux beaucoup savent croient savoir et n’hésitent pas à le dire affirmer c’est certain qui en doute que celui-là vaut mieux et qu’il en est ainsi de toute éternité même si c’est nous nous autres ceux de maintenant cette époque qui l’avons découvert car nous n’avons plus tort nous avons la raison l’expérience le recul et nous ne croyons plus chimère c’était hier « Celui-ci est décomposé » je ne sais pas ce qu’ils savent ni s’il faut le savoir « Ici, je me contente de dire ceci » lui non plus qui se gratte l’entrejambe évaluant les probabilités d’existence d’une vie supralunaire ou la teneur en sucre d’une gaufre liégeoise ce qui n’est pas loin s’en faut le sujet du présent régime de langage « depuis les années 50 on appelle » c’est lui c’est sûr je voudrais prendre sa main là maintenant que ses yeux fixent les miens confiance ou bien aberration qu’importe qu’il regarde que je regarde et demande à lui à l’autre derrière autour celui qui se tait et me voit lui demander son voisin ou tel autre ce qu’il sait s’il peut me le faire savoir et si c’est bien sérieux sûr certain validé par l’éternel pour tous les jours qui restent « Mais l’échec c’est pas le faux, c’est autre chose » je tiens la vie l’amour la mort dans mes deux paumes amputées de naissance « à quoi l’on distingue » c’est encore du désir mais ça n’en a la gueule « J’ouvre la séance » crier faire comprendre qu’on a besoin c’est cela être rassuré parce qu’il fait noir à l’ombre des plafonniers sous lesquels on s’effare d’une parole vérité simplement dites moi où je vais si j’y vais même pas pourquoi je ne réclame pas l’impossible mais qu’il trouve des mots et me les colle dans la gorge que je n’aie plus à parler douter de parole que lui parle à ma place par mon nom use ma bouche pour ses joies et me fasse oublier que je est « qui porte sur la » elle là-bas qui jette le semblant d’un coup d’œil à cet autre pas si loin qui s’affaire à noter ne sait pas qu’il pourrait aurait pu s’il avait su s’il savait « Lorsqu’on » j’aurais été content s’ils avaient pu s’aimer le ton de ses joues est si propre à l’amour « complexifie singulièrement la chose, c’est qu’il réintroduit » une intrigue amoureuse n’a pas trouvé espace en ce lieu « tellement les deux se tapent, enfin bon c’est vraiment un carnage » à la fin du monde il y a le complet gris la nuque aux cheveux bruns le camion et la tableau noir compris dans un mouchoir usagé et tout ces astres réconciliés sans mot dire davantage « Et c’est ce que l’on voit je pense » demain nous aurons moins d’avenir « qui toujours manifeste une » combien d’heures ou de jours que nous sommes là à choir il frotte ses lunettes à nouveau manie il regarde à travers les verres sans les remettre sur son nez et frotte en déballant ses pâtisseries verbales les remet sur son nez il voit clair « Non mais y a un truc profond » mauvaise pioche ma présence je ne me l’envisage « l’envie d’avoir envie, vouloir vouloir » c’est brillant me démange il y a comme une odeur de poudre la traînée de nos peurs paresses infantiles jamais ragaillardies assumer qu’on aspire et qu’on en est capable et le feu éclairera la poudre pour faire des lendemains qui soient moins là simplement un peu moins LÀ « par elle-même » si niais « Et donc de se la tenir pour dite » il dévoile je piaule « P. 49 première ligne » ça n’a pas de fin ces mots « d’autre — pour — ce qui se passe » faudrait qu’un gosse dehors brise un carreau de sa belle bêtise pour faire suspendre cela on aurait les sursauts l’effarement la colère indignée puis le pardon convenu du sage admettant l’innocence que cela peut arriver que cela doit arriver sinon le monde ne serait pas le monde ni la vie vivable lui ne l’aurait pas fait mais il avoue qu’il lui prit parfois l’idée d’en faire autant il envie presque ceux dehors qui s’en acquittent pour lui rétablissent l’équilibre des délires et des peines et maintiennent l’ordre en sa nécessité « qu’est quand même bizarre » pour sûr il n’est rien de tout cela « Mais » quelle heure est-il « Est-ce que ça veut dire que » où sommes-nous « qui avec — a tellement développé une — de la — » qui est là « J’en ai fini donc ici » que dit-il « Je vais aller remplir mon verre d’eau »
« Une certaine manière de faire se rejoindre ce qu’on a tendance à disjoindre spontanément » il poursuit ne s’interrompt pas en retirant ses lunettes d’une main des deux mains ses lunettes qu’il essuie avec un chiffon doux apparu de la poche de son veston « a un geste philosophique très simple » au deuxième rang la tête bien droite le buste fier un jeune homme s’assoupit s’est déjà c’est déjà trop tard pour lui « ne se préoccupe pas ici du détour » il fait encore nuit les plafonniers sont allumés projettent une lumière aveuglante « D’emblée cette simplicité avec laquelle » reniflement de fin d’hiver « prend à bras le corps » reniflement répété ici et là ailleurs « que lui-même relie à » il porte une petite paire de lunettes rondes dont les branches deux brindilles faméliques feignent un aspect métallique cela lui donne un air intelligent sérieux résolument habité par un sens aigu des responsabilités « et à » il arbore encore un pantalon gris une chemise blanche un veston gris une veste grise une cravate grise son complet est entremaillé de carreaux bleu marine dont les lignes sont suffisamment fines pour demeurer indécelables à distance ainsi le tout paraît gris mais pas que « qu’on peut essayer de décomposer maintenant » c’est un homme honnête semble-t-il tout concourt à cela « FAIT DE LANGUE » sa voix porte il sait la faire porter « Ce fameux “déjà-…” » ses lèvres trop minces sont comme avalées par sa propre bouche ce qui lui donne l’air étrange d’une créature au visage aphone « C’est renvoyer aussi à un » mais il sait se mettre en disposition de se faire entendre il connaît la méthode « c’est-à-dire de la foi jurée et » audible c’est un orateur accompli « Nous passons d’un fait de culture à un état du monde » le tableau noir devant lequel il se tient se couvre peu à peu de noms aux consonnes germaniques ou anglo-saxonnes des noms que nous devons devrions connaître que nous pensons que nous aurions connus si nous avions été les hommes d’un autre temps un temps moins mauvais puéril et fini pour toujours que celui-là le nôtre « tel qu’il court dans toutes nos bouches » parfois il prend des pauses dans sa démonstration pour s’offrir une gorgée ou simplement respirer regarder l’assistance vérifier quelque chose quelque chose comme notre appétence pour l’intelligence la complexité d’une intelligence en mouvement vers « On n’y comprend rien pour le moment hein » tout cela est parfaitement délicatement rythmé « Que l’on revienne ou que l’on arrive d’une certaine manière » ce rythme est pesé rationalisé de longue date c’est-à-dire approché puis senti expérimenté et reproduit comme tel comme on sait d’expérience que tel qu’ainsi ça marche « La question en gras » reniflements aux cinquième et douzième rangs « de cette séquence l’autre fois » les clapotis des claviers d’ordinateurs sont éparses inégaux selon les rangées nettement plus affirmés en première ligne également démonstratifs à l’arrière manifestant leur présence beaucoup plus timides dans le ventre mou qui n’a rien à prouver « Hou ! On souffle » ce qui prend place alors pourrait s’appeler S—I—L—E—N—C—E « Je promets la vérité » on devine quelques sourires chez les plus attentifs sourires de compréhension d’approbation de la variation de ton qui ne lèvent pas pour autant le regard de leur écran ils sont concentrés « allongée, décomposée » il est debout derrière ce bureau qui lui sert de comptoir étal de boucher « Qu’est-ce que nous avons saisi de ce qui se disait d’abord » il ne se déplace précisément jamais « mais bien une sorte de tour du monde dans la » ses yeux ne se détournent pas de l’assistance ils ne le feraient pour rien au monde « Ou plus exactement » tout est écrit sur ces feuillets disposés soigneusement sur le bureau en deux piles parallèles l’une recto l’autre verso il ne s’y reporte là non plus jamais tout est dans la tête inscrit ou en train de s’inscrire « Qu’est-ce que le lecteur est censé avoir compris à la fin ? » lorsqu’il sent qu’il est arrivé en bas d’une page il la retourne simplement sans dévier son regard de l’assistance « appelée par la lettre du texte » il n’improvise que les rondeurs les modulations les sourires et vulgarités complices mais le corps de son discours est ce texte soigneusement écrit à l’avance qu’il tient détient presque en lui « que de traverser toute la » sa mémoire effraie presque tout autant que sa bouche « D’accord ? » au cas où un jour peut-être par mégarde sans doute si sa mémoire venait à flancher le filet de mots serait toujours là pour le rattraper on imagine difficilement voir cela arriver « Comment on entre dans » une jeune fille longs cheveux noirs tombants dans son dos qu’elle rabat régulièrement d’un côté ou de l’autre lorsqu’elle s’incline pour écrire « c’est-à-dire comment on fabrique » elle se penche un peu vers l’interstice qui la sépare de sa voisine « Nous partons de » tout en se baissant ainsi elle replace une mèche de ses longs lourds cheveux noirs derrière son oreille vain effort qui n’est pas exempt d’une certaine tendresse concevable « pas simplement d’une » elle fouille dans son sac sans faire de bruit on ne peut entendre ce qui se passe que par les yeux « Ici » elle se relève quelque chose à la main « La phrase qui fait charnière » elle va se moucher nous allons l’écouter il la voit il va s’interrompre qu’aucune miette de discours ne soit gâchée perdue dans ce brouhaha qu’elle va produire il va lui faire comprendre nous faire comprendre que derrière son rhume se cache une culpabilité qu’elle ignore et dont la gêne brièvement mise en lumière ici est censée lui rappeler le poids il va reprendre en la fixant du coin de l’œil avec douceur et c’est pire encore elle regarde alentour comme pour dire qu’elle n’a pas le choix que cela ne dépend pas d’elle mais si cela dépend d’elle sinon nous ne serions pas là à la fixer mais nous nous concentrerions sur les divagations de monsieur qu’elle arrête immédiatement de se faire voir son embarras est un poids pour tout le monde « Mais pour arriver à quoi exactement ? » alors qu’il reprend tranquillement la parole qu’il la reprend c’est son droit parole qu’il n’a jamais laissée mais seulement tout au plus reposée nous restons emportés le temps de quelques phrases à penser cette interruption maudire l’incapacité qu’a l’homme de trouver une réponse correcte à ces obstacles de l’existence une jeune fille qui se mouche peut-on jamais en sortir par le haut « Ne parlons pas ici de » le jour peu à peu par la voix du soleil se lèvera s’immiscera dans la pièce et nous autres suivrons le chemin inverse celui que le discours provoque « seulement de » il appuie il s’appuie sur certains mots répétitions qui architecturent son propos en sont la ponctuation conceptuelle « énigmatique bien entendu » cette gravité qui sourit pour se faire moins pénible ce contentement mêlé de la conscience qu’on pourrait tout aussi bien ne pas « Je dis catholique » ce qu’il nous propose dévoile se constitue comme l’événement auquel sa vie de chercheur se tient depuis des mois des années même j’ai peur l’événement qu’il pose dépose devant nous il justifie son jeu « C’est une certaine manière de désigner » elle a pris la tangente depuis de longues minutes sur son écran elle est ce qu’on dit connectée elle ne cesse de descendre sans discontinuer ou presque s’arrêtant parfois un instant pour vérifier qu’elle n’en a rien à faire descend et continue de le faire elle pourrait le faire pendant huit ans huit siècles il y aurait toujours un petit un peu plus loin à aller voir pour vérifier que rien n’a été manqué s’assurer qu’on n’est pas passé à côté lui sait qu’elle et d’autres font cela de sa parole ne leur en veut qu’à moitié il sait croit savoir que l’époque est ainsi « ce qu’on pourrait appeler le phénomène — » il fait mine de ne pas voir il pense peut-être qu’il aurait fait pareil qu’on ne peut pas plaire à tout le monde et quand bien même c’est une chose abrupte que la pensée « est quelque chose de beaucoup plus étrange » je me demande parfois s’il est entièrement nu lorsqu’il n’a pas de vêtement « En définitive » sous son complet gris autre chose de l’antimatière sans doute des parpaings de gêne et de retenue semblent comme l’empêcher d’accéder à son propre corps « C’est le rapport entre — et — » cette idée est absurde il est sûr qu’il en jouit comme tout autre et même peut-être plus mieux davantage encore « Ne peut donc pas aller à l’infini » mon regard se pose à nouveau sur ses presque lèvres mes questionnements s’évanouissent aussitôt « Ce sont là » il se balance régulièrement d’avant en arrière et d’arrière en avant toujours sans faire un pas allant chercher son souffle sa détermination au lointain pour la projeter au très prochain devant nous « sous la plume de » immobile ne tenant pas en place « désigne une ignorance » affamé d’un contact à établir une question à recevoir échanger interaction même la plus brève intervention absconse s’il le faut mais qui donnerait au moins au discours les allures d’un dialogue « D’où » le temps est plus long à l’ombre des plafonniers que partout sur la Terre c’est la morale très sérieuse de cette maigre légende « Tout simplement si on peut dire » un parfait inconnu est assis à côté d’une parfaite inconnue ils demeurent tels qu’ils sont « et ce qu’il a voulu dire dans son histoire » au milieu de sa phrase et sans l’interrompre encore et toujours il se dirige vers la porte tourne la poignée l’entrouvre pour aérer cette pièce il fait une température de fin d’hiver à l’extérieur de cœur d’été à l’intérieur « permettait d’inférer que » le courant d’air soudain nous laisse croire qu’il a fait disparaître évacué tous les miasmes qui pullulent environnement bactérien riche et vivace « D’accord, mais » la porte se referme lentement il la rouvre tente de trouver le point d’équilibre la maintenir immobile qu’elle se tienne par elle-même entre l’ouverture et « que celui de la » éternuement sans détour « À la fois catégorique et dubitatif » il hésite à rester ainsi la main sur la poignée glacée pour les deux prochains millénaires il atteint finalement l’abscisse de stabilité perpétuelle et retourne à son pupitre imaginaire « et de sa diffusion » certains n’ont pas de table pour écrire il n’y a pas assez de place pour tout le monde pas assez plus assez d’argent pour que tout le monde ait une place on s’adapte on s’assoit par terre on ne vient pas « Je cite : » enroulée dans un épais châle elle est imperceptible pourrait arriver avec sa couverture son oreiller on ne s’étonnerait pas davantage « et de culture mais en essayant d’aller au » et lui cet autre en manches courtes c’est insupportable intolérable qu’il n’ait pas froid qu’elle n’ait pas chaud « Alors on la lit » un jeune homme est assis devant lui son ordinateur éteint fermé l’écran rabattu que signifie ce geste ce non geste provocation indifférence tenace et criarde il subsiste attentif à la parole donnée tout effort concentré dans son système cérébral central se contente de ce muscle-là « On n’a pas avancé, on tourne en rond » l’homme en complet gris se pose la question non de la validité de son intention il sait pense que chercher est un but mais voit bien que parfois souvent trop même ces derniers temps sa tête se cogne contre les murs les virages sont toujours les mêmes il a passé cent fois la ligne la même ligne relancé la machine il est reparti des mêmes questions a retenté les mêmes possibles s’est enferré sur le cercle infini « Et de fait ici ça n’avance pas » et pourtant il n’est pas fatigué l’est peut-être sans doute mais cela ne le ploie pas à terre il tient encore debout devant nous « Et négativement » c’est cela cet effort répété qui m’effare me captive m’offusque me froisse destitue en moi la possibilité de le comprendre « Nous-mêmes qui avons remarqué » il continue au moins jusqu’à la semaine prochaine le mois prochain voir si tout cela ne s’éclaircit pas ce serait trop bête abandonner maintenant il sent qu’il sent quelque chose qui ressemble à un embrasement de sa pensée une ouverture nouvelle qui justifierait tout le reste réconcilierait croyance et c’est-à-dire confiance et frustration « un petit peu différents mais qui vraiment renvoient » la porte claque « Il y a peut-être plus que — Peut-être mais il y a quoi alors ? Bah on ne sait pas. » un doigt se lève timide inespéré « et remontez plutôt vers » il s’en saisit au vol lui donne parole elle pose une question très longue développée très bien argumentée un commentaire plus qu’une question revient sur certains mots répète certaines phrases expressions une ou deux qui matérialisent imparfaitement le noyau de sa pensée à lui il ne s’en offense pas elle cherche le terme juste tâtonne elle aussi mais voit bien nous voyons bien qu’elle vise droit touche non mais frôle au moins ce lieu de la langue qui déclenche sa salve d’endorphine quand on l’approche même de très loin d’un balbutiement « Très juste » il ressent le besoin d’insister « Vous l’avez très bien dit » au dedans d’elle de lui ça sourit « Ça veut dire nous n’ » il s’accroche empoigne se dresse sur ce qu’elle vient d’offrir c’est la confirmation de la validité de sa démarche il a bien dit puisqu’elle a bien compris il tente comme de nous mettre en confiance faire sentir que nous avons droit nous pouvons nous permettre si l’on a quelque chose le partager avec le groupe la multitude qu’il ne nous jugera pas bien au contraire nous sommes là pour cela dit-il avec les yeux derrière les verres il est à l’écoute ouvert je crois c’est ce qu’il essaye d’instaurer « On est trop dedans effectivement » on s’imagine qu’on lui pose une question mais on ne fait qu’imaginer on ne sait pas quelle question ce pourrait être il continue son discours et dans ses silences parfois apparaissent des points d’interrogation il croit voir des visages qui non il a du se méprendre mais si vous vouliez dire quelque chose ah non très bien j’en étais à « pas la langue qui nous permettrait de prendre la distance » on reste muets pudeur certes pas l’envie de le cœur à perturber la ritournelle être gauche si l’on n’a mieux à dire que dire sinon se taire « Aujourd’hui tant de choses » promis si l’on trouve on se fera comprendre « puisque la » si l’on trouve le point convenablement astucieux intelligent même pour être exposé sortir du rang subir le regard les regards les cerveaux qu’ils cachent et qui machinent à chaque prise de risque audace qui est toute naïveté « d’une domination avec ses effets retours nécessaires » certains sont las n’en veulent plus de tout cela le complet gris et les mots sans adresse d’autres marchent encore pourquoi comment que trouvent-ils quelle question ne se sont-ils posée qui les aurait détournés un simple doute un jour sans retour au certain « Par la violence à une violence » ils iront jusqu’au bout du moins un peu plus loin s’étonneront qu’on puisse ne pas pouvoir le faire alors que « Et si » nous non plus chacun de nous ne nous l’expliquons pas mystère quel mot quel jour quelle maladresse ennui simple gaffe nous fit nous dire qu’autre chose fût possible là juste derrière souhaitable peut-être ce présent là n’était qu’arbitraire comme tout autre substituable à peu de frais qu’il suffisait de dire j’arrête et tout pouvait prendre fin recommencer et finir à nouveau « Nous disons une grosse connerie » arrêter de croire fut chose si simple bénigne indolore tout à coup plus rien n’est vrai qui était vérité c’est perdu cette accroche du cœur attachement prélogique dont on disait se disait qu’il ne pouvait ne pas être sinon sinon tout est vain il s’est rompu des liens différents se tissent débutent à peine aux saveurs plus poivrées senteurs burlesques ou bien tapies dans l’ombre nous ignorons tout de ce qu’elles ont à dire mais elles nous ont déjà volés à ce lieu nous nous y sommes trop attardés « Nous ne sommes pas sérieux » connu-t-il mêmes départs c’est certain quel chez lui laissa-t-il « jusqu’où pénètre-t-elle ? » ruminements camion de livraison dans la rue attenante claquement de portière assumé résonnement bleu et froid « Qu’on avait déjà vue » Soleil n’est pas loin « ne peut pas ne pas » quel abandon mena cet être en cette place nôtre « On n’a absolument pas avancé » ne peux pas expliquer m’expliquer ces choses-là la tenue si longue d’une note alors que tout concourt à dévier l’effort énigmes impondérables de l’existence des vertébrés poilus « Et on n’arrivera sans doute pas à faire le tour de la difficulté tellement ici c’est dur » nous voit-il lorsqu’il nous regarde juste cela que je demande quelle peur logée par là-bas ces deux grandes fosses orbitales elles disent l’envie le besoin du pluriel première personne cela je n’ai pas besoin de l’expliquer « constitue » le papier peint se décolle depuis seulement je crois qu’il a ouvert la bouche ou peut-être cela fait-il dix ans déjà et dans ce cas rien à voir c’est maigre coïncidence qu’il vaudrait mieux ne surtout pas sur-interpréter et faire signe ou symptôme grossière métaphore « que je dois faire à toute question » son visage déformé cette bouffonnerie mélancolique nous avons les mêmes à la maison n’est pas malheureux nous non plus « Je veux dire » son corps une belle outre de bière sa tête en est la mousse « que j’allais vous répondre une connerie » possible dans ce cas buvons-le « En sens inverse, ça veut dire » je ne sais pas ce que cela veut dire « Si toujours je répondais absolument n’importe quoi » le tableau noir n’est pas surmonté d’un crucifix-protection mais quelque chose sans doute le surmonte et nous garde cette chose est tue par des gens qui ne la cachent pas ne l’ont pas oubliée car ne l’ont jamais sue personne ne veut savoir dire son nom le porter s’en contenter et continuer avec c’est ce grand inconnu ce grand blanc qui surmonte le tableau noir crayonné vert et bleu cet écran vide et plein de ce vide qui effraie jette sur la chevelure de monsieur complet gris l’auréole dégarnie d’un désert nudité crasse blanc cassé qui craquelle d’ignorer ce qui surmonte toujours et justifie pardonne « qui ne renvoie pas à une capacité mais à un » faux beaucoup savent croient savoir et n’hésitent pas à le dire affirmer c’est certain qui en doute que celui-là vaut mieux et qu’il en est ainsi de toute éternité même si c’est nous nous autres ceux de maintenant cette époque qui l’avons découvert car nous n’avons plus tort nous avons la raison l’expérience le recul et nous ne croyons plus chimère c’était hier « Celui-ci est décomposé » je ne sais pas ce qu’ils savent ni s’il faut le savoir « Ici, je me contente de dire ceci » lui non plus qui se gratte l’entrejambe évaluant les probabilités d’existence d’une vie supralunaire ou la teneur en sucre d’une gaufre liégeoise ce qui n’est pas loin s’en faut le sujet du présent régime de langage « depuis les années 50 on appelle » c’est lui c’est sûr je voudrais prendre sa main là maintenant que ses yeux fixent les miens confiance ou bien aberration qu’importe qu’il regarde que je regarde et demande à lui à l’autre derrière autour celui qui se tait et me voit lui demander son voisin ou tel autre ce qu’il sait s’il peut me le faire savoir et si c’est bien sérieux sûr certain validé par l’éternel pour tous les jours qui restent « Mais l’échec c’est pas le faux, c’est autre chose » je tiens la vie l’amour la mort dans mes deux paumes amputées de naissance « à quoi l’on distingue » c’est encore du désir mais ça n’en a la gueule « J’ouvre la séance » crier faire comprendre qu’on a besoin c’est cela être rassuré parce qu’il fait noir à l’ombre des plafonniers sous lesquels on s’effare d’une parole vérité simplement dites moi où je vais si j’y vais même pas pourquoi je ne réclame pas l’impossible mais qu’il trouve des mots et me les colle dans la gorge que je n’aie plus à parler douter de parole que lui parle à ma place par mon nom use ma bouche pour ses joies et me fasse oublier que je est « qui porte sur la » elle là-bas qui jette le semblant d’un coup d’œil à cet autre pas si loin qui s’affaire à noter ne sait pas qu’il pourrait aurait pu s’il avait su s’il savait « Lorsqu’on » j’aurais été content s’ils avaient pu s’aimer le ton de ses joues est si propre à l’amour « complexifie singulièrement la chose, c’est qu’il réintroduit » une intrigue amoureuse n’a pas trouvé espace en ce lieu « tellement les deux se tapent, enfin bon c’est vraiment un carnage » à la fin du monde il y a le complet gris la nuque aux cheveux bruns le camion et la tableau noir compris dans un mouchoir usagé et tout ces astres réconciliés sans mot dire davantage « Et c’est ce que l’on voit je pense » demain nous aurons moins d’avenir « qui toujours manifeste une » combien d’heures ou de jours que nous sommes là à choir il frotte ses lunettes à nouveau manie il regarde à travers les verres sans les remettre sur son nez et frotte en déballant ses pâtisseries verbales les remet sur son nez il voit clair « Non mais y a un truc profond » mauvaise pioche ma présence je ne me l’envisage « l’envie d’avoir envie, vouloir vouloir » c’est brillant me démange il y a comme une odeur de poudre la traînée de nos peurs paresses infantiles jamais ragaillardies assumer qu’on aspire et qu’on en est capable et le feu éclairera la poudre pour faire des lendemains qui soient moins là simplement un peu moins LÀ « par elle-même » si niais « Et donc de se la tenir pour dite » il dévoile je piaule « P. 49 première ligne » ça n’a pas de fin ces mots « d’autre — pour — ce qui se passe » faudrait qu’un gosse dehors brise un carreau de sa belle bêtise pour faire suspendre cela on aurait les sursauts l’effarement la colère indignée puis le pardon convenu du sage admettant l’innocence que cela peut arriver que cela doit arriver sinon le monde ne serait pas le monde ni la vie vivable lui ne l’aurait pas fait mais il avoue qu’il lui prit parfois l’idée d’en faire autant il envie presque ceux dehors qui s’en acquittent pour lui rétablissent l’équilibre des délires et des peines et maintiennent l’ordre en sa nécessité « qu’est quand même bizarre » pour sûr il n’est rien de tout cela « Mais » quelle heure est-il « Est-ce que ça veut dire que » où sommes-nous « qui avec — a tellement développé une — de la — » qui est là « J’en ai fini donc ici » que dit-il « Je vais aller remplir mon verre d’eau »