En tomes et en saisons
S’écarquille large ma descente
Habile
Qui ne laisse que des bouts
D’pain
À graill’ aux voleurs et mendiants
Eux font tour amusant
De la boulange au press’
De la joaill’ au bouch’
S’ils existent toujours
Et pourtant là
Certain
Au vert s’mettrait la ronde
Des voleurs et mendiants de luxe étonnement
En tomes et en saisons
Attendant l’effarement
Du prieur
Du châtié
Du chercheur
Du casseur de joaill’ au boucher
Tous avec les justes
On ivrognerait la ville
À fermenter ses pores
Pour faire la Seine une plus rouge veinure
Tous
Nous salauds
On l’irriguerait on l’ferait
Son avenue d’un flot de vinasseux Soleil
Déposé par mille flaques
Sur la bitume croûte
Nos chants saouleraient
Du citoyen honnête au boutiquier d’touristes
Du touriste à boutique à l’agent de
Sécurité sur la voie
Pudique
Et on valserait à grands tonneaux de fête
Pour tâter sûrs nos cris à la courbe musique
Se formulerait sous nos pas l’affaire
Du très Vieux très bien bas sur la Terre
Humaine
Et molle qui dure
Depuis milliards de lunes déjà
Qu’est si jeune c’est le moment
De la faire s’enlacer
En un coude qu’elle ignore
Mais dont elle sommeille de longtemps la venue
On l’ferait nous autres
Soulevant l’herbe haute s’écaillant à la berge
Sautant les ponts qui suturent notre fleuve
Et qui barrent la déverse des hauts mats des barreurs
De nos propres mains crasses On
Éclaterait les vannes
Qui maintiennent notre aurore un si laid crépuscule
Ce siroco d’audace
Soufflerait chaud le givre durcissant les amarres
Il recouvre blanchâtre le camaïeux du monde
Le chant distillé des musettes
En haute mer noierait les slogans légitimes
Ce serait risible
Sans doute
Espérons-le franchement
Ça croulerait d’idées v’là dessanglées
De joyeuseries bon dieu
D’éclairs et de bêtise
De déraison plutôt
D’aveuglement
D’entêtement haut le casque
De bouilles effarées
On l’ferait
De timbales
De grosses caisses
D’or chargé de plomb
De visions
Et d’entorses
On se laverait la face
Qu’importe l’évidence
Le jour
Bas flânerait immodeste
Ça nous ferait une belle jambe