Pour pas crever
Le cul entre deux chaises
Sûr d’avoir maladie qui rallonge les hivers printemps très très tardif
Été on oubliera
C’est les clous dans la tête le marteau dans la main
Les oreilles au grand cœur
La bite un beau trombone
Dont ne joue que le vent
Ça tire au coin des lèvres des sourires de vainqueur à la défaite amère
Je persuade mon beau jour qu’il n’est pas déjà mort
La vie civilisée
J’ai vu qu’elle est modeste
Démoli d’amour proche je m’endors
Pour tenir cap au large
Y aura pas de quoi s’en faire
Surtout revienne ta main dans mon froc qui espère
Le démon des choses sues
La vraie trouvaille du pape
L’encensoir qui t’enfume possède un peu ton âme
Mais si tu lèves la tête sans doute un soleil t’aime
Les nuages c’est dommage
Je peins ta jupe avec mes rêves et m’accroche à ta lune
Tout va dans le sang mais le sang
Où va-t-il
J’aurais voulu naître
À l’envers les deux mains sur la terre et les pieds qui s’en foutent
À la naissance la mère le fils les cris les larmes du fils la mère faut-il être con
Pourtant c’est beau un chat qui dort
J’ai vu des soleils roses et des ciels qui paraissent
Avoir volé ton âme pour s’en faire un jardin
Ils ont toute licence
Si l’univers est noir d’où vient ce bleu d’amour
Que barbouillent tes lèvres
Tes lèvres avec mes doigts
Et mes doigts la poussée de ta peau
Offrons mieux que le monde à nos passe-temps la vie
Mets-toi là
Où que je suis pour t’aimer
C’est tous les jours possibles si ton port à mes flots si l’averse si tu romps si tu lèches
C’est tous les jours la vierge et le petit Jésus on va pas s’en priver
Fais des ronds dans mon corps
Fais voir si t’as les tripes
Je m’attends aux mirages et même au pire du feu
Mais c’est souple la vie si t’oublies les squelettes
On va courir tout droit
Et les os qu’on traînaille choqueront par les montagnes pour
qu’entende le monde
Tu crois
J’ai plus le temps d’avoir mal
Viens brûler contre un con qui sait pas faire sans toi
Comme on tombe dans le ravin
Comme on geint dans de beaux draps
Je suis bien sûr que plus rien n’est possible alors tout est enfin
Sans avenir sans angoisse
J’ai fait le grand retrait
J’ai mis les attentes au placard
Tout oublier
Du nom jusqu’au lieu d’être faire balles neuves
Et remplir sa mitraille de tout désir rentré
Car tout nommer avant le grand silence
C’est le dernier adieu
C’est l’automne en avril
Les poissons morts dans l’œuf
Les poussins morts dans l’eau
Tout agripper de lettres
Tout enrober de mots
S’embourber dans le dernier verbiage
Ne rien laisser pour compte
Le monde alphabétique en 26 livraisons
Avoir foi de raison c’est plus qu’on croit qu’on peut
Il n’y a plus rien
Merci voleur pour le gras que tu bouffes
Ceux qui vont mourir te saluent
Y a des enfants qui passent
Et des vieux hommes sans femme dont la lumière s’éteint
Les arbres bavent de lave
Et la terre est de cendre
Le blé s’évapore des silos faut sortir sa cuillère
Les autobus qu’on rate
Les vérités qu’on range
Au nord des tribus d’anges font morceaux de banquise
Des étagères de charmes ont ployé sous les livres
Je visite un terre-plein dévolu aux miracles
La cascade de midi
Frémit dans la grotte oubliée
Des taches très anciennes font des bœufs sur les murs
Passe là ton flambeau
Et vois qu’il est vivace
L’homme et ses milliers d’années
Il a tout survécu et moi je meurs de toi
La radio fait promesses d’éternités maussades
Déjà réalité ne me disait plus guère
Il faudrait s’amouracher du silence
Qui est plus qu’on ne croit
Le vrai nom des caresses
Je milite pour le bien contre le mal la paix contre la guerre et la fin de la misère
Livrez moi
Le linceul de cet état de croix
Qui fait état de fait d’un mot doux dans la presse
Lendemain n’a pas lieu c’est aujourd’hui qui chante
C’est les matins sans dieu
La fenêtre est ouverte
La porte a pris sa clé s’est barrée pour l’ailleurs
On ne croit plus qu’au vent qui chante avec la mer
Comment ce gros plein d’eau peut continuer toujours
Faudrait savoir
Faire marrée haute faire marrée basse
Et tous les jours
Et plusieurs fois par jour
Oh je l’aime l’océan lui je sais qu’il n’a pas peur du noir
C’est de la bouillie mes larmes
Des larves de poèmes qui ne rachèteront jamais
La douleur du berceau
Je lape à grands coups de langue mes joues que mon eau sale
Et je lèche des feuillets ça fait des grands traits d’encre
Y a plus qu’à poster ça
Celui qui l’ouvrira en écrira l’adresse
Mes bouteilles à la mer partent vides je les bois à l’aide
Je peux plus épeler ça
Quand même con d’être triste
Et seul
Parce que c’est pas glorieux d’avoir si mal
Je fais des toiles de ton manque
Et me sèche la figure avec ces draps que tu hantes
Je baise ton souvenir il me fait jouir encore
Tant que ça coule y a de l’espoir
Tu sors blanche de mon sexe alors que t’as les cheveux bruns les yeux bleus la langue rose
Pas possible de faire bander autant
L’herbe est fraîche l’oiseau passe
De nulle part tous deux ignorent tout de ta part dans leur venue au monde
Un grand long dernier pas dans l’immensité grise
Des flammes qui sortent du nez
La bouche ouverte aux astres
Finie la politesse
Finies les fausses injures
On fait le poirier sans sol et la chute est plus belle
C’était quoi les attaches
On devait mais je sais plus
J’ai pris le dernier train celui qui n’arrive pas
Sous le porche d’entrée ai laissé mes valises
Le coup de filet du lâche perd tout ce qui est dans ses liens
La peau d’orange de ton sein
Vient au fond de ma nuit rembourrer l’oreiller
Les routes encore à vivre peuvent bien virer de bord
J’irai tout droit sans elles
Car les ravins m’entraînent les sauts les vols d’Icare les traversées d’espace par lumière d’août qui crame
Où vont les bêtes sauvages quand l’homme est aux affaires
S’il y a milliards d’insectes qui recense les mille-pattes
Et rhinocéros blanc
Disparais
Tu l’as bien mérité
Les nez longs comme il faut
Les trente deniers de nos pères
Les jardins qu’on suspend
Mallory et Irvine
Le K2 en hiver
Les dames du temps jadis et l’eau de ta fontaine
D’Alexandrie les phares
Les statues de la grande Pâques silencieuses vous regardent
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Il ne faut pas s’en faire
Plutôt la mer à boire qu’avaler les couleuvres
Et plutôt l’un dans l’autre que toutes les gloires venues
Le tapage de mes sens
A fait nocturne amour avec ton trou d’absence
J’ai des canaux qui versent un peu dans le désespoir
Mais j’apprends à m’en foutre une Hollandaise
Rouge en robe très glamour
Penche sur mon regard ses pétales sans frontière son pollen
M’éternue plein la gueule son parfum
Me gratte les naseaux et même le fond des bronches
Je suis parmi les plantes en danger que ma cervelle
Par mon nez fasse un tour pour s’étendre dans l’herbe
C’est peu mais ça fait ça de lignes
Je rencontre un maçon qui coule du solide
Pour ceux qui cherchent encore où passa mer d’Aral
Elle est là sur son front emmailloté de soleil
Il est prodigieux d’effort je n’en verrai la fin
C’est fort l’aube tenace
Malgré les fleuves de peine qui ont pas fini de couler
On n’en est pas rendu
Des chutes de pierres du cœur
Y a tant d’impossibles qui régissent
Les regards dans la foule
De hontes
Si tôt apprises qu’elles ne s’oublieront plus
De remuements du siècle quand on voudrait l’éteindre
Y a tant de fronts à terre
Tant d’amoureux transis
De mérites illusoires
De soirées à attendre
Qu’un cul sonne à la porte
Et tous les chiens qui hurlent quand s’endorment les hommes
Les instants trop bavards
Le silence quand on aime
Les récoltes de fruits passés depuis mille ans
La marmaille qui a faim et les rôtis de pierre
Y a les mains de gruyère au puits des jeunes années
Y a tant d’années perdues à apprendre à marcher
Y a tous les cons qui braillent
Tous ceux qui savent mais ne pourront
Y a les trous dans les murs et les balles dans la chair
Et les photos de ça dans les journaux qu’on brûle
Y a Dieu qui est partout
Et Dieu qui est parti
Il savait l’enfoiré
Que tout midi nous trompe
Que nous ne sommes pas nés
Et que si c’est pas vrai
C’est le dernier ouvrage sur la table des ans
Un seau percé qu’on remplit à ras-bord
Un baiser dans le vent
On va pas s’en tirer mais dire je t’aime en douce
À tout ce que l’on connut
Que l’on ne verra pourrir mais quelle joie cet adieu
Je serre l’ennui dans mes deux paumes et l’offre à la course des astres
Je ne crains plus j’ai tout perdu
Les trains qu’on prend de face sont des trains sans bagage
Sur tous les quais je danse pour le dernier instant
Je m’illumine de soufre
Je perçois l’avantage de pouvoir faire un pas
La pluie prend des odeurs
De béton de pétrole
Des femmes en jupettes sont rincées jusqu’aux os
De superbes tétines s’étoilent à leurs chemises
Et leurs cheveux trempés me gonflent de rosée
Ma bouche est à leurs pieds
Ma main voudrait leur dire
La forme de leur ombre
Je suis vaincu par peu je baise avec la terre
Je moule mon corps dans la boue délirante
Qui clapote
Qui étiole mon âme
Je ne sors pas je rentre
Au creux des gorges de l’envers
Et même si je dois taire les idoles
Les sanctuaires qui me lèvent les coudes
Je dirai bien encore où vont mes obsessions
La courbe de la terre que chantent trois guitares
Les humains qui s’en vont au ventre des églises
Vérifier qu’ils sont deux
Et tous les camarades
Et les matins d’hiver sur un parvis glacé
Les réunions de mousse à l’ombre des grands arbres
Le fruit grenat de ta belle amitié tranche avec les requiem du songe
Pourtant c’est toi qui perds au jeu de qui perd gagne
La passe aveugle qui traverse les lignes et finit en lucarne
Le déraillement de l’immanquable
Le salut sans parole
Les reins qui s’abandonnent
Et les gorgées de vigne qui déracinent un homme
Un Coréen qui filme une Coréenne qui fume
Mon doigt loin dans ta bouche
Et ma coupe encore pleine
Je voudrais dire le nom de chaque atome qui fait lever les queues
Où sont mes oriflammes
J’ai des tendresses intimes pour le bœuf que l’on tranche
Pour les vieux
Qui en veulent toujours plus et même ça ne suffit
Pour ceux qui ont commis et n’en sont pas très fiers
Pour les jets imprécis des bâillonnés du cœur
Pour tous les incapables ceux-là je leur rends grâce
Et tes yeux et ton cul c’est la même mission
Tout ce qui passe
A demeure par nous autres on s’en charge
J’ai quitté le lieu des entremises
Des possessions communes
Ma main serre le désastre il n’est plus temps d’appel
Les couvées d’oisillons piailleront pour mon envol
Je suis las
Mais encore
Tout est dans tout mais rien n’est en octobre
Les coureurs de jupons sont vraiment des salauds
Je jette des miettes de sang
Sur un grand tableau noir on verra bien qui pleure
Mais donnez moi les noms destinés au sublime
Les ferrailleurs de l’âme
Orpailleurs de mon cœur
Qui voient par où je vois quand plus rien n’est à voir
Qui font tomber la neige sous le soleil de juin
Par qui toutes les pluies sont de tendres moussons
Que battent sans mesure les tambours du Levant
Leurs démolitions
Ouvrent des jours sans peur
Ils savent aimer plutôt qu’haïr
Je ne traverse la rue sans leur main dans ma main
Aux cieux qui sont tenaces aux raisons d’habiter aux trésors qu’on enterre aux épaules qu’on rentre
Attaché à mon lit par la haine des aïeuls
La chaîne est longue et courbe et l’on n’en voit la fin
Y a les vergers que brûlent des négations de con
Y a l’apport de la braise au parlement du ciel
Et l’art d’avoir vingt ans
Et les croisées d’ogives qui ferment le pardon il n’y a de toits que pour guillotiner les faibles
Les couleurs qui se meurent
Et les semailles de givre sur les labours d’Éros
Y a toi par tous les temps
Je vais suer ta sève
M’emmerder à me vaincre en te tirant de moi
Désidentifier ma larme à ta marche de gloire
Pour longtemps pour même plus longtemps
Sauvegarde les pluies qui tombent elles tiendront lieu
L’émoi ma beauté je t’embrasse
Je fais un lit de mots pour coucher sous tes joues
Mes crevaisons sont bonnes à t’en dire moins plus fort
Tu mènes
La caravane que mes songes implorent
De plein phare j’ai vu vraiment le jour
C’est mieux qu’avoir la dalle
Les côtes qu’on fredonne comme des feulements aphones
On décomptera ton rire de mes jours sur la terre
Je suis un cône de cendre planté là pour attendre
Pour couronner l’organe le plus épanoui qu’on ait vu par un corps
Qui rendra coup pour coup
Au sort quand il s’emballe
Ton pas sur mon silence les invasions barbares
Alors je circonscris mes sens à ta disparition
Les chandelles ont cramé
Aux rideaux la suie grimpe les papiers
Peints s’effritent
Je m’allonge et tu manques
La mort n’en a que foutre
Pourquoi qu’elle nous obsède
La vie on y pense mal
Faudrait la laisser faire
Et puis laisser les pères être des mauvais pères
De huit générations le géniteur barbare on n’est jamais qu’un fils
On peut pas tout savoir avant sang sur les mains
Y a tant de soirs qui tombent qui ne veulent rien dire
Tant de fruits dont le jus des lèvres au menton
Fait des rivières sans trêve
Y a l’endroit d’avoir mal
Les piqûres sans retour
Et les bouches de juin pleines de sueur
De danse d’instantanés de rêve
Quelle langue a vu ma langue voilà l’extrême onction
Y a tant d’arbres en fleurs pour qui sait perdre son temps
De déserts emmurés par nous millions d’aveugles
Y a toutes les remontées du cours vilain des choses
Les massages de couilles
Les ornements de sel sur les plaies qui s’effacent
Y a franchement mieux à foutre que de se demander
J’ai salopé mon froc
Y a mieux que l’interdit comme ultime obédience
Et un mois d’eau qui tombe ça
C’est vraiment l’incorrect
Et puis les mots qu’on tue par leur grand mésusage
Et puis
Et puis
Je prétends que t’es belle
Le sauvage c’est celui qui le nie
Si je meurs de belle mort j’opte pour la noyade entre tes cuisses en feu
Ton calice jusqu’à la lie
Rachètera toutes les eaux de baptême
Et la lente litanie des phénomènes du vivant
L’interminable recension du concret par lui-même les rites les désirs et les peines qui ne se taisent pas
Le temps de voir l’instant nous dire pourquoi tout ça
Je rends grâce
Les rations sont modestes mais ce sont les rations
Il n’y aura plus de pleurs
C’est la dernière rosée dans l’aube qui s’avance
Il n’y aura plus
Le malheur
Cette merde qu’on croit la nôtre
Les meurtriers ont la mort eux aussi
Il n’y aura plus
Les visitations de l’impossible quand on pensait miracle
Le méchant goût
D’étouffer sous ce qu’on a de mots
La colère contre ceux il n’y aura plus non
Même un pied d’homme contre un pied de table
C’est fini
Je pense au sillon d’espérance que tu traças en moi
À son éclipse au sang du plus grand jour
Que tu étais là
Où vérité ne pesait plus grand chose
Regard franc verbe droit toi haineuse de tout mystère
Sans dieu vraiment sans dieu
Je n’en connus pas d’autre
Fus consacrée au temple gardienne de la distance
Inépuisable
Acier toujours plus dur au crâne de ma maigreur
Par là noueuse de long désir
Et c’est ta cruauté
Et c’est ma cruauté
Aurais-je pu
Ne pas vouloir crever de faim devant ta porte
Devant ta bouche
Je sais que contre tout poème nous ne parvînmes jamais à moins que deux
Et pourtant
L’émoi insensé de nos chairs l’une à l’une
La raison d’état de ta chatte inondée
Et les crevasses de foutre dans ce que tu as de pores
Comment taire
Ces deux fesses qui m’affolaient d’être toujours ensemble
Sous leur chute j’appose un lourd baiser
Ce cul
Dernier regret d’un monde sans retour